L’Atelier gaumais

A l'origine était Blandy

Janvier 1977, les fusions de communes débutent, dans la foulée des élections communales du mois d’octobre 1976.

Halanzy, et ses sections associées de Battincourt et Aix-sur-Cloie allaient rejoindre Athus et Rachecourt pour devenir la commune d’Aubange, frontière entre la Gaume et le pays d’Arlon. L’ère industrielle qui a fait l’essor de la région s’essouffle au point que le dernier wagon de minerai est extrait de l’usine du Bois -Haut l’année suivante, en 1978, à la suite de la fermeture de l’usine d’Athus.

La maison communale d’Halanzy était donc libre de son activité administrative, les locaux allaient être affectés à d’autres fonctions.

Voilà quelques-uns des éléments qui ont alerté une artiste du cru, Blandy MATHIEU, connue pour son humanisme, son enthousiasme, son antiracisme viscéral, son amour pour le mélange des cultures et son attachement à la Gaume où elle a choisi d’enraciner son existence et qui est son fil rouge, comme la couleur de la passion et de l’esprit qui est au centre de son oeuvre.

Au lieu de râler sur les injustices du destin qui s’acharnerait sur son village natal, elle décide de réagir avec les armes qu’elle maîtrise le mieux : la culture, l’expression artistique, la créativité.

Mais, elle le sait, seule, on ne peut rien faire. Sa rencontre avec Madame NAVADIC, professeur de danse à Longwy fut déterminante puisqu’elle accepta d’ouvrir un cours de danse à Halanzy, qui s’ajouterait ainsi à l’offre de loisirs proposée par l’Académie de musique d’Arlon. Certains se souviendront qu’elle était aussi l’épouse du rédacteur en chef et créateur du Journal télévisé Télé Luxembourg puis directeur de l’information de RTL dont le seul siège de l’époque était à la Villa Louvigny à Luxembourg.

Et c’est ainsi que, le 18 mars 1977 ...

… s’est tenue l’assemblée générale constituante de l’asbl « Atelier gaumais ».

Aux commandes de la première équipe, une majorité de dames particulièrement motivées : Monique DEPIESSE, Josette DOLSINI, Gisèle HUBERT, Blandy MATHIEU, Anne PAUL, Winande PISSEL, Odette RAVET et Marie-Luce ROLET, et trois hommes : Maurice BON, Alphonse GERARD et François LIEGEOIS. Chacun des fondateurs a contribué au lancement du projet en apportant une mise de fonds de 1.000 francs belges, et en définissant le programme des activités qui s’ouvrait, mais faut-il s’en étonner, à la peinture et la poterie.

Les statuts paraissent au Moniteur belge le 7 juillet 1977, en précisant comme suit l’objet social : « L’association est une association artistique et culturelle qui inscrit le modelage, la danse, la peinture et autres activités de créativité. Il se veut cependant ouvert à toute autre initiative artistique ».

Il n’en fallait pas plus pour convaincre les autorités communales de l’époque de mettre un local à la disposition de cette association prometteuse dans le grenier de l’hôtel de ville d’Halanzy.

Il est difficile de dénombrer exactement les centaines de participantes qui ont usé leurs chaussons pendant de nombreuses heures de loisirs dans ces locaux, notamment pour préparer le spectacle annuel présenté au cinéma Saint-Remy, avec des décors et des costumes

conçus pour chaque spectacle et réalisés par les membres de l’association et des bonnes volontés qui manient l’aiguille et la machine à coudre avec dextérité.

La danse était le cheval de bataille et l’image de marque de l’association, ce qui fut garanti et réussi par Madame NAVADIC qui, au moment où elle a souhaité prendre une retraite bien méritée, a passé le flambeau à une jeune diplômée, Fabienne DOLY. Des cours de danses classique et moderne ont alors été proposés et ils ont permis de programmer des galas hauts en couleur à la hauteur de la réputation grandissante de l’asbl.

Des administrateurs engagés et volontaires.

Sur le plan administratif, les équipes du conseil d’administration ont aussi évolué au fil des années et les projets de vie aussi, comme celui de Fabienne DOLY d’ouvrir sa propre école de danse.

Les administrateurs ont alors retroussé leurs manches et fait preuve de créativité pour réorienter le projet. Chacun a mis les mains dans le cambouis, et notamment Maurice BON, membre fondateur qui prit en charge l’animation de plusieurs ateliers.

L’enthousiasme et la positive attitude attirent toujours l’adhésion des bonnes volontés. L’histoire de l’Atelier gaumais l’a prouvé à maintes reprises puisque de nouvelles personnes, mais aussi de nouvelles énergies sont apparues et ont permis de lancer de nouvelles activités, tout d’abord au travers d’expositions bisannuelles puis annuelles.

Plus de 40 ans d'activités au coeur du village

Depuis le début, l’association utilise toujours les mêmes locaux en plein coeur du village d’Halanzy. Des locaux où se trouvent d’ailleurs toujours, et en bon état, le parquet, les barres et les miroirs nécessaires au cours de danse qui sont encore organisés aujourd’hui.

Et les quatre décennies d’activité ont démontré, s’il en était besoin que l’Atelier gaumais a le souci constant de participer à l’animation culturelle locale « en tentant de s’intégrer le plus harmonieusement possible dans une politique générale d’animation organisée ».

Au fil des années, le panel des ateliers proposés s’est étoffé, s’est diversifié. Même si le noyau dur des activités est toujours majoritairement de type créatif ou artistique telles que Beaux-Arts, Couture, Chant, Créativité florale, Danses, Dentelle, DIY Déco, Guitare, Photographie, Stylisme ou Tricot, … l’Atelier gaumais a régulièrement su se remettre en question en écoutant les souhaits des adhérents ou les propositions d’ateliers qui lui étaient faites, quitte à sortir de sa zone de confort, ou à prendre des risques en proposant d’autres types d’activités.

Des activités créatives ou artistiques, mais pas que …

La liste n’est pas exhaustive, mais beaucoup de personnes se souviendront très certainement avoir participé aux ateliers « Aquagym », « Cuisine du monde », « Gym douce, Remise en forme », « Harmonica », « Jeux de société », « Le Temps d’un vin » (oenologie), « Les P’tits Sorciers » (initiation scientifique pour les enfants), « Parler chien, c’est possible » (éducation canine), « Percussions africaines », « Scrapbooking », « Warhammer », etc…

En 2012, le numérique a fait son apparition avec des cours d’initiation et de perfectionnement à l’informatique orienté pour les seniors. D’un petit groupe de moins de 10 personnes au début, ce ne sont pas moins de 40 personnes qui suivent ces ateliers aujourd’hui.

Le bien-être et la culture sont désormais également bien présents dans nos activités avec des ateliers tels que « Aromathérapie », « Causons Histoire », « Délire de lire, Ivre de lire » (en collaboration avec la bibliothèque Maurice BON), « Sophrologie dynamique » ou « ViniYoga ».

Reconnaissance et confiance du public

L’histoire de l’Atelier gaumais retiendra que le nombre d’activités augmente régulièrement et que l’objet social du départ garde toute sa pertinence et se traduit par la diversification des ateliers et le dynamisme toujours présent. Cela a permis que la reconnaissance de l’Atelier gaumais en tant que Centre d’Expression et de Créativité soit officiellement reconduite en janvier 2019, par la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour une période de 5 ans.

Mais cela ne serait bien évidemment pas possible sans les adhérents qui nous rejoignent et/ou nous réitèrent leur confiance chaque année et les animateurs qui s’investissent au long des saisons pour partager et faire vivre leur passion au sein de leur atelier.

Grâce à eux, le bilan de l’année 2019 pour l’Atelier gaumais a été remarquable avec 33 activités différentes, 47 ateliers, 29 animateurs, 758 adhérents inscrits, 2.067 heures d’ateliers et l’organisation de 2 expositions : « En Noir et Blanc » et « Nos animateurs s’EXPOsent » qui a pu se tenir dans la très belle salle de La Harpaille à Aubange.

Une gestion et une communication moderne et dynamique

A côté de cela, la gestion et la visibilité de l’Atelier gaumais se sont également modernisées au fil du temps.

Pour les programmes et les affiches, plus question de dessins et de graphismes manuels, ou de photocopies, c’est désormais le numérique qui est sollicité.

La publicité dans les journaux locaux a été remplacée par une page Facebook et par des flyers distribués avant le début de saison dans les communes et villages avoisinants en Belgique et en France.

La gestion administrative a suivi les évolutions technologiques et témoigne aujourd’hui d’un niveau quasi professionnel.

Pour les inscriptions, le papier a été abandonné depuis quelques années au profit d’internet et du stockage dans le cloud.

La communication avec les adhérents et les animateurs se fait désormais en grande partie via les courriels, les messageries instantanées, les SMS ou les réseaux sociaux.

Et l’année 2020 marque encore une évolution dans la visibilité de l’Atelier gaumais, avec la mise en ligne d’un nouveau site internet plus moderne et plus fonctionnel.

Une devise « Des loisirs et des activités pour tous »

Depuis la création il y a 43 ans, 14 comités se sont succédé, avec 27 personnes qui s’y sont investies de manière bénévole. Toutes et tous ont toujours cette même envie d’être à l’écoute des adhérents et des personnes qui animent les ateliers, mais aussi des exigences d’une association qui ne cesse de se développer, de se renouveler et s’inscrit résolument dans la durée.

Fidèle à sa promesse de départ et au rêve de ses fondateurs, l’Atelier gaumais se veut être avant tout un lieu de créativité mais aussi un endroit convivial, ouvert et accessible à tous où se crée du lien social, ce qui est quand même l’objectif essentiel de toute activité humaine.

Brigitte NOTTET – Michel DRAIZE – Philippe DRAIZE

Mai 2020

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